Dans la fable de La Fontaine intitulée « Les animaux malades de la peste », la peste s’est abattue sur les animaux, les touchant tous. Le lion, qui est le roi, demande à chacun d’avouer ses fautes, espérant apaiser la colère divine en sacrifiant le plus coupable des animaux. Les plus puissants avouent avoir tué d’autres animaux mais se trouvent pardonnables et se déculpabilisent les uns les autres. Voici la suite de la fable.
« L’âne vint à son tour et dit : “J’ai souvenance1
Qu’en un pré de moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense,
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.”
À ces mots on cria haro2 sur le baudet3.
Un loup, quelque peu clerc4, prouva par sa harangue5
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux6, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille7 fut jugée un cas pendable. […] »__
« Les animaux malades de la peste », Fables de La Fontaine, 1678
1 Je me souviens.
2 Crier haro signifie s’indigner.
3 Un baudet est un âne.
4 Le mot clerc signifie ici qu’il sait bien parler.
5 La harangue est un discours.
6 Être galeux désigne le fait de souffrir d’une maladie de peau contagieuse.
7 Une peccadille est une faute légère.
Résumez cette partie de la fable.